La loi pour l’égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 Février 2005 prévoyait l’obligation de mise en accessibilité des bâtiments et transports dans un délai de 10 ans.

Une obligation d’accessibilité étendue à toute la chaîne de déplacement : une personne handicapée doit pouvoir accéder à tous les bâtiments recevant du public et évoluer de manière continue.

Cette loi marquait ainsi l’obligation des infrastructures de transport publics de se conformer aux normes d’accessibilité pour les personnes handicapées.

Une loi importante mais qui, à l’issue des 10 ans, n’est toujours pas appliquée partout et pour tous les transports. La France accuse ainsi un gros retard en matière d’accessibilité qu’elle espère combler à l’horizon 2020.

Prendre les transports : encore une épreuve en 2016

Nombreux sont les passagers handicapés à constater la difficulté d’utiliser les transports au quotidien. Pour la plupart d’entre eux métro et RER dans les grandes villes et la capitale sont exclus car inaccessibles aux fauteuils. A Paris, de trop nombreuses stations ne proposent encore que des escaliers impraticables en fauteuil ou avec un handicap physique sévère. L’ancienneté des stations rendant plus difficiles les travaux d’aménagement. Dans d’autres villes, comme Lyon, le métro est plus accessible : on trouve souvent un ascenseur pour accéder aux quais mais pas à toutes les stations.

Bus et tramways constituent donc les transports les plus accessibles, a priori. La plupart des agglomérations proposent des bus équipés de plateformes d’accès ou des bus à plancher bas et les tramways sont au niveau du trottoir. Hélas, tous les bus ne sont pas équipés et peu de villes proposent un tram. Et, quand c’est le cas, ils ne traversent pas toute l’agglomération. L’accessibilité aux transports en commun est donc encore limitée.

Le train n’est pas beaucoup plus accessible avec des TGV qui offrent encore un accès réduit et l’accès aux toilettes, par exemple est impossible pour une personne non-valide.

Les autocars de transport sont aussi très peu équipés pour les personnes à mobilité réduite.

Par ailleurs tous les transports ne sont pas équipés de dispositifs adaptés pour les personnes mal-voyantes ou mal-entendantes.

Nos infrastructures accusent ainsi un gros retard en matière d’accessibilité. Mais même quand certaines sont accessibles, on dénombre aussi de nombreuses difficultés quotidiennes pour y accéder. Chaussées impraticables, arrêts inaccessibles, les épreuves sont nombreuses pour les personnes souhaitant profiter des transports en communs. Et la loi de 2005 n’a pas tenu ses promesses en la matière.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Si un nombre croissant de villes continuent les efforts pour la mise en accessibilité de leurs transports, il n’en reste pas moins que 11 ans après la loi de 2005, on est encore loin de l’accessibilité universelle !

Une ordonnance de 2015 a prévu la mise en œuvre d’un agenda d’accessibilité programmé pour que les établissements indiquent les échéances de leurs mise aux normes mais la plupart ne l’ont toujours pas remis. Par ailleurs, l’ordonnance Accessibilité du 26 Septembre 2014 a précisé que le parc de transports routier et ferroviaire devait être progressivement mis à niveau pour atteindre 100% de transports accessibles à l’horizon 2020 (différents paliers d’ici à 2020 sont prévus pour faciliter la mise aux normes). Mais à l’approche de 2017, cet objectif ne semble pas, pour le moment, complètement respecté. A noter que pour inciter les transporteurs à se mettre aux normes, l’ordonnance prévoit que les entreprises souhaitant développer des contrats avec les Autorité organisatrices de Transports doivent respecter les seuils prévus. Ainsi si une société a un parc dont le pourcentage de bus ou trains accessibles est en dessous du seuil prévu sur la période, elle ne pourra passer de contrat avec les AOT. Mais cela ne semble pas accélérer les choses pour autant.

Dans l’immédiat, le matériel accessible est destiné aux lignes les plus fréquentées, limitant ainsi les déplacements d’une frange de la population.

Ainsi, bien qu’on note une certaine amélioration et des changements de mentalité, les transports en commun sont toujours difficilement accessibles et le bilan de la loi de 2005 n’est sur ce plan par très positif. Toutefois des efforts continuent d’être faits et ils vont s’apprécier dans le temps. D’ici là, il semble que la conduite reste encore l’un des moyens les plus fiables pour acquérir de l’autonomie dans ses déplacements lorsqu’on est en situation de handicap.

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